Voici le compte-rendu de Vincent Docquois sur le Xterra de Namur :
XTerra késako ? Il s’agit d’un label organisant une série mondiale d’épreuves de cross triathlon, la version tout terrain du triathlon où le VTT remplace le vélo de route et où la course à pieds est un trail « nature » généralement vallonné. J’en ai profité pour combiner l’épreuve avec un week-end en famille : le triathlon ayant lieu le samedi, le dimanche a pu être consacré à une visite de la charmante ville de Namur. Il ne faut pas croire que parce qu’on est en Belgique, c’est tout plat : la ville est surplombée par une citadelle dont la forêt avoisinante présente un relief pour le moins tortueux. C’est une épreuve internationale réunissant une trentaine de professionnels et supportant le championnat de Belgique de cross triathlon donc le niveau est assez relevé. Pas d’autres membres d’Orsay Triathlon sur cette épreuve mais je retrouve sur place 4 membres de nos « gentils ennemis » de l’US Palaiseau (dont 2 que je connais déjà : Serge K. et Fred M.).
La natation s’est déroulée en contrebas dans la Meuse, elle a consisté en une seule boucle de 1500/1600m autour de l’île de « Vas-t-y-Frotte » (c’est son vrai nom, rien à voir avec les départs de triathlon ;-)). Ayant encore en tête le départ brutal de type « mélée de rugby » du M de l’Etang des Bois c’est avec un peu d’appréhension que j’entamais celui ci au milieu de 650 autres participants. Finalement, c’est passé tout seul : à part quelques « gentilles » baffes ça a été assez fluide. Je sors en 28 minutes au milieu du classement, ce qui correspond à mon niveau. La transition est catastrophique par contre : grosse galère pour retirer la combi au niveau des chevilles, je perds énormément de places… Bref à revoir, la prochaine fois je passerai du NOC sur les chevilles avant d’enfiler la combi.
Je pensais naïvement avant de venir que le VTT en XTerra s’apparenterait probablement plus à du vtc surtout en Belgique. Et bien pas du tout, le parcours est plutôt exigeant (34km/1200m D+), les montées (voir les murs > 15% de pente) se succèdent et les descentes semblent toujours trop courtes pour prendre un rythme d’autant plus que ces dernières sont parfois glissantes, raides et techniques. Comme on peut s’en douter, l’effort est complètement différent d’un triathlon classique, c’est très irrégulier et on est souvent obligé de forcer dans les côtes pour ne pas mettre pied à terre. J’ai eu l’impression d’être dans le dur tout le temps. Après coup, je vois que je suis dans la 1ère moitié du classement vtt donc c’était difficile pour tout le monde. C’est donc après 2h19 d’efforts que je pose le vélo à T2 sur l’esplanade de la citadelle, T1 et T2 étant situées à 2 endroits différents.
Déjà bien entamé par le vtt, le début du trail de 10km (360m de D+) en 2 boucles est terrible, nous empruntons tout d’abord quelques escaliers puis les chemins environnants. Les jambes brulent dans les montées et les descentes sont loin de permettre la récupération. Un peu frustré de ne pas pouvoir m’exprimer sur ce qui est en générale mon point fort sur les triathlons, je prends mon mal en patience. Heureusement un petit jeu de « un coup je te passes, un coup tu me passes » avec Fred (USP) me fera un peu oublier les souffrances. 2ème tour, les jambes reviennent, la foulée est plus fluide et je commence à revivre et à dépasser beaucoup de concurrents à l’agonie.
Bref, je passe enfin la ligne en 3h48 (214ème/650 partants) épuisé et bien content d’en avoir terminé. Après l’habituelle pensée à chaud du « plus jamais ça », j’ai déjà oublié les souffrances et garde de cette épreuve de très bons souvenirs. Je n’exclue pas de revenir en 2018 en ayant travaillé les transitions et les enchaînements vtt/course à pieds avec D+. En attendant je re-goûte au XTerra prochainement avec l’étape française dans les Vosges début juillet.
Vincent